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le financement des PME en 2015

Le financement des PME en 2015 : vers la désintermédiation ? 

L’Observatoire des EntrepreneursPME Finance a présenté l’édition 2015 de son étude annuelle « Le financement des PME, vers la désintermédiation ? » lors de sa matinale organisée à Lyon le 26 février, « 2015 : année de la reprise ? Les conditions économiques, juridiques, sociales et fiscales ».

Conçu cette année sur un support allégé, ce document a principalement pour but de rassembler de façon opérationnelle les chiffrages de nombreux autres observatoires ou organisations de PME. En 2015, l’étude annuelle de PME Finance est organisée en trois parties : 

- les sources des financements : l’épargne des ménages et les fonds publics nationaux et européens alimentent-ils mieux les PME ?

- les canaux des financements : comment évoluent les financements des PME en fonds propres, en quasi fonds propres, et en dette ?  

- les emplois des financements : comment les PME utilisent-elles leurs financements (trésorerie, investissements, etc.) et quelle est leur situation financière ?

Table des matières de l’étude de 2015  

1. Résumé de l’étude annuelle

2. L’enjeu de 2015 : la désintermédiation bancaire va-t-elle prendre le relais du financement des PME ?  

3. Première partie : les sources des financements des PME   
L’épargne des ménages
Les fonds publics  

4. Deuxième partie : les canaux de financement des PME  
Les fonds propres 
La dette et les quasi-fonds propres  

5. Troisième partie : les emplois des financements des PME
  L’utilisation du financement par les PME
La situation financière des PME en 2014

Consulter l’étude annuelle complète 

 

 

Les sources des financements

L’épargne des ménages français aura privilégié, au cours de la crise, les actifs sûrs et peu risqués, évoluant entre les livrets règlementés et l’assurance vie. Cette dernière aura été plus attractive en 2013 et 2014, mais avec une préférence plus nette pour les fonds en unités de compte.  

Ce léger regain de la prise de risque des épargnants a été favorisé par le contrat Euro-croissance et le PEA-PME. La collecte nette (220 M EUR) de ce nouveau plan aura été décevante mais les performances des titres satisfaisantes (+6,1% pour le CAC Mid & Small en 2014).  

Les fonds publics ont continué de soutenir les PME, qu’ils soient d’origine française ou européenne :  

- Bpifrance aura eu une activité soutenue en 2014 : les encours de prêts ont augmenté de 40% (à 2 Mds EUR), le financement de l’innovation a reçu 1 Md (+40%), et l’investissement en fonds propres a augmenté de 50% 

- La Banque européenne d’investissement (BEI), qui a accru ses financements en France de 85% depuis 2012, pour les porter à 8,2 Mds EUR en 2014, en aura consacré 1,3 Mds EUR en faveur des PME avec ses partenaires bancaires 

- L’activité du Fonds européen d’investissement (FEI) s’est élevée en 2014 à 213 M EUR, lesquels ont engendré, grâce à l’effet de levier, un peu plus de 1 Md EUR d’investissements nouveaux  

Le groupe BEI et bpifrance ont, par ailleurs, accru leur coopération en 2014, sur la base du premier accord conclu en septembre 2013 portant sur 750M EUR de financement et 200M EUR de garanties de la BEI. En décembre 2014, les deux institutions ciblent un potentiel de co-investissement entre 500 et 600 millions EUR sur 4 ans dans les fonds français de capital investissement soutenant les PME et ETI françaises.  

Ces deux coopérations établissent un partage d’objectifs, de méthodes, d’instruments et de personnel tout à fait attendu dans le cadre du plan Juncker dont les premiers investissements en France pourront être réalisés dès la mi-2015. 

 

Les canaux des financements des PME : les fonds propres

L’activité d’EnterNext aura été soutenue en 2014 avec des cotations en hausse (31, dont 23 IPOs) et une bonne performance des valeurs (l’indice « Mid & Small » aura gagné 6,1% en 2014). Les cotations auront été aidées par le PEA-PME), qui doit encore monter en puissance.  

Le capital-investissement reste stable. Au premier semestre, 3,6 Mds EUR ont été dirigés vers les PME. 3,6 Mds EUR ont été levés, dont 25% auprès du secteur public et3,6 Mds de volumes de sorties ont été observés, particulièrement en capital-transmission.  

L’activité du « crowdfunding » et des « business angels » continue de se structurer, en bénéficiant d’une réglementation plus favorable :  

- 25,4 M EUR ont été levés par les plateformes de crowdfunding en capital, soit plus du double de 2013, mais cette activité est toujours moins importante que les prêts (88 M EUR)

- 41 M EUR ont été investis par 4.500 « business angels », une activité toujours poussive par rapport à celles d’autres pays européens (Royaume Uni, notamment)

 

Les canaux des financements des PME : la dette et les quasi fonds propres

Les conditions de crédit continuent de s’améliorer en zone Euro et l’accès au financement est, pour les PME françaises, un problème de moins en moins pressant. Le taux de croissance des crédits (mobilisés) aux PME se maintient (2,2% en 2014) et est le plus élevé parmi les entreprises.  

De surcroît, le taux d’obtention des crédits de trésorerie et d’investissement s’est amélioré en fin d’année 2014. 79% des PME qui en ont fait la demande ont obtenu leurs crédits de trésorerie (en totalité ou à plus de 75%). Cette proportion s’élevait à 93% pour les crédits d’investissement.  

La désintermédiation bancaire continue son essor et bénéficie un peu plus aux PME. Avec des primes de risques écrasées, la quête de rendements des investisseurs est mieux satisfaite avec les placements privés (4 Mds EUR en 2014), les fonds de prêt à l’économie (8 Mds EUR investis par 50 FPE en 2014) et la Bourse (8,5 Mds EUR d’opérations secondaires sur EnterNext en 2014).  

Ces marchés doivent néanmoins encore être mieux structurés : à cette fin, l’appétit des investisseurs institutionnels et la mobilisation de l’épargne des ménages vers l’économie réelle sont essentiels. L’analyse crédit des PME doit être développée afin d’accompagner ce mouvement. 

 

Les emplois des financements des PME

Les PME se sont efforcées, dans le contexte conjoncturel encore incertain de 2014, de poursuivre la consolidation de leur structure financière. La hausse de leurs capitaux propres est allée de pair avec celle de leur trésorerie. L’endettement a baissé mais l’endettement obligataire s’est relativement accru (+9,1% en 2013, selon la Banque de France), traduisant un mouvement vers la désintermédiation.  

Les pressions exercées sur les marges sont moindres qu’en 2012, mais demeurent fortes, puisque celles-ci n’auraient augmenté que de 0,8% en 2014. En conséquence, la rentabilité des PME est toujours affaiblie et l’investissement continue sa chute (-1,6% en 2014, selon l’Insee, soit plus que la baisse de 0,8% en 2013), les dirigeants n’étant pas prompts à vouloir le faire repartir. 

 

Le financement des PME en 2015