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130326 S'implanter aux États-Unis, y créer et y développer une entreprise

S'implanter aux États-Unis, y créer et y développer une entreprise?

Le 26 mars 2013


A l’occasion de la seconde visioconférence qui réunissaient Carlos Diaz (Président de Kwarter) à San Francisco, Stephan Dietrich (Président Neolane US) à Boston, et Eric Didier (iVidence San Francisco) actuellement à Paris, nous avons pu aborder l’importance de bien choisir son implantation à l’Est ou à l’Ouest des Etats-Unis lorsqu’on est un entrepreneur française.

Comme le résume Eric Didier, l’intérêt de ce cycle de conférences réside non seulement dans la structuration d’une réponse à la question « How to build something in the us when you are french ? », mais aussi dans la création de liens entre les entrepreneurs français ici et ceux déjà implantés aux Etats-Unis dont il fait parti.

S’implanter aux Etats-Unis : y créer ou y développer une entreprise ?

Selon Marie Landel, collègue de Stephan Dietrich à Boston, l’activité de la côte Est se renforce d’année en année. Il existe à Boston une Chambre franco-américaine, ainsi que l’Association Française des éditeurs de logiciels (AFEL), dont le but est d’aider les nouveaux entrepreneurs français à s’implanter le mieux possible dans leur nouveau terreau américain.
Autre groupe très actif : le Groupe des conseillers du commerce extérieur, dont il existe également une section à San Francisco. D’une manière générale, de nombreuses structures existent sur la côte Est comme sur la côte Ouest.

Eric Didier mentionne à ce titre l’existence de sociétés officielles françaises dont le rôle est identique.

Selon Stephan Dietrich, responsable de la partie high tech d’Ubi France aux USA et au Canada, le cœur de son métier consiste précisément à mettre en relation les entreprises françaises avec des investisseurs américains potentiels. Il totalise ainsi plus de 1000 rdv aux quatre coins des Etats-Unis. Hormis le high tech, Ubi France totalise en tout 7 bureaux en Amérique du Nord, notamment dans les domaines de la santé, des biens de consommation, de l’agroalimentaire, des technologies agricoles et de l’infrastructures lourdes (équipements, transports).

Carlos Diaz mentionne à ce titre une initiative intéressante menée à San Francisco : les « Executive anonyme » soutenus par la Chambre de commerce, et dont le but est de proposer des rencontres entre nouveaux et anciens entrepreneurs français.

Les FACC ne fonctionnent en grande partie qu’avec les contributions de leurs membres.

Carlos et Stéphane (San Francisco) : 2 entrepreneurs. 1er : création, 2ème expansion.
Philippe Schwartz (Boston) : entrepreneur

Le parcours Carlos Diaz : 39 ans, universitaire littérature prof d’espagnol, il crée sa première boite avec Internet en 1995. Dirigée pendant 10 ans, revendue à Imacina (com Belge). En 2006 il crée un éditeur de logiciels BlueKiwi software, dirigée pendant 5 ans revendue à Athos l’année dernière. Recréation d’une start-up depuis les US : quarter (solution pour le monde de la TV, afin de permettre au téléspectateur d’agir sur le contenu avec son 2ème écran : smartphone, tablette). Une télé interactive en bref ! Bouclé un tour de financement de 4 millions de Dollars aux US.

La société Neolane, cofondé en 2001 par Stephan Dietrich à Paris, emploie aujourd’hui 300 personnes dans le monde, dont 80 à Boston, et possède 400 clients pour les logiciels de marketing relationnel qu’elle développe. En 2005 elle s’ouvre à l’Angleterre et s’implante en 2007 à Boston. Son chiffre d’affaire s’élève à 60 millions dollars et elle se place cette année au 64ème rang des entreprises les plus prometteuses Etats-Unis.
Si l’ensemble des investigations menées en RetD s’effectuent à Paris, tout le reste est à l’international (2 sea level et un responsable marketing à Boston, etc.). Selon Stéphan Dietrich, la France constitue toujours le meilleur terreau de formation des ingénieurs du software, dont les activités restent plus fidèles à celle d’une entreprise que dans la Silicon Valley ou la concurrence est beaucoup plus forte par exemple. Le Crédit d’Impôt Recherche constitue également un point important dans le choix d’une centralisation de la recherche en France.

Pour Carlos Diaz, le seul problème c’est que les bons ingénieurs français s’en vont en masse, notamment à San Francisco. La Silicon Valley est un aimant mondial, les salaires sont attractifs aussi. Des wagons de jeunes qui débarquent à San Francisco.

Stéphane Dietrich insiste ensuite sur l’importance du caractère professionnel et personnel qui l’a motivé à partir. D’un point de vue business, 50% du logiciel d’entreprise vendu dans le monde est acheté aux Etats-Unis, il était donc essentiel de s’y implanter un jour ou l’autre et son implantation lui apparaît rétrospectivement presque tardive.
Toute la question était ensuite de savoir si cette implantation devait se faire à Boston, Montréal, Chicago, Dallas, San Francisco ?

Pour Carlos Diaz, il est essentiel de prendre bien en compte les implications personnelles d’un départ aux Etats-Unis pour qu’il réussisse. En famille, c’est un projet à penser à deux qui nécessite des dépenses d’argent importantes pour les enfants. Côté business, les repères sont radicalement différents et le networking constitue un point essentiel. Si en France la question se résume à « dis-moi quelle école tu as faite et je te dirai si je travaille avec toi ? », aux Etats-Unis la question serait davantage « dis-moi qui tu connais, je te dirais si je bosse avec toi ! ». Le plus difficile reste donc le changement de repères culturels profonds auquel les entrepreneurs doivent s’adapter.


E. Didier : qu’est ce que je peux faire pour toi ? Question essentielle à ne jamais zapper. Un rendez-vous peut vraiment s’obtenir, peut importe le niveau de la personne. Et il fait ce qu’il dit.
Carlos : un VC américain est beaucoup mieux qu’un VC français, il apporte son carnet d’adresse

E. Didier : pourquoi San Francisco ou Boston ?
Stéphane : aspect distance et pratique du trajet. Ecosystème où il y a de la high tech : SF, Boston, Austin. Harvard, MIT, Boston College. Beaucoup de talent dans la ht. Son principal concurrent à Boston : c’était important d’être prêt. Boston est donc attractif pour lui. La vie est très agréable, variété de sport et culture.

Philippe Schwarz : Boston en 1999, pour des raisons similaires. Consumering Internet désormais à Boston, et moins à NY aujourd’hui. WATASCH ? De manière plus spécifique : recherche de talent universitaire (MIT)

E Didier : on résonne tous en fonctions d’écosystème : équipe de développement, clients, financiers, etc. La plus forte implantation depuis quelques mois : Kansas City ! Pourquoi : le projet de google qui commence à s’implanter.

Stéphane : North Dakota : tout le fraking actuellement.

E Didier : Mieux vaut une société française ou américaine ?
Carlos : si ton centre de gravité est en France, il vaut mieux s’installer sur la côte Est. En termes de droit, c’est une question de marché : mieux vaut essayer de créer directement une société américaine si le marché est américain. Il faut aussi des bons avocats qui nous accompagnent. Aux USA ce n’est pas possible de s’adresser à l’administration, c’est l’avocat qui s’en charge.
La comptabilité est beaucoup plus simple en revanche. On peut faire à peu près ce qu’on veut.
L’avocat lui semble être la personne clé du business. C’est lui aussi qui fait la levée de fond.
L’avocat c’est le chien truffier de la silicone valley, les investisseurs se battent tous pour avoir le meilleur scénario (la meilleur start up), comme à Hollywood.

Stéphane : où faut il s’implanter ? La question principale c’est où estce qu’on veut lever de l’argent ? Si c’est une activité qui demande des grosses levées de fonds c’est les USA. Important : la nature des capitals risqueurs. Ils n’investissent généralement que dans des start-up où ils ne sont qu’à 1h de voiture.

Questions :
- Les nouvelles décisions d’Obama vont-elles faciliter les visas ?
Dans l’état actuel des choses, les visas n’ont pas changé.
Eric Didier : un vrai million, on a une green card
Attention aux visas qui empêche les femmes de travailler

Carlos : un entrepreneur qui a de l’argent et qui embauche des américains.
Stéphane : la green card faut s’en méfier. Fiscalement on reste redevable à vie de l’ensemble des impôts au fisc américain. Le visa, la green card n’est donc pas neutre.

Stéphane : abandon de green card énormes, devenu toxique pour les banques. Aujourd’hui la nationalité américaine n’est plus recherchée du point de vue fiscale.
Stéphane : vocation internationale.
 

- Comment structurer, organiser les filiales, holding, etc ?
Stéphane : la vraie question ce n’est pas : j’arrive sur un nouveau territoire, de quoi j’ai besoin ? De l’armée romaine ? Plusieurs millions de dollars pour lancer un éditeur de logiciel aux USA. Il faut beaucoup d’argent.
Carlos : la langue n’est pas un problème aux USA. A San Francisco, personne ne parle vraiment bien l’anglais. L’important, c’est de les comprendre quand il parle. Que du business et pas de la littérature. L’obstacle c’est surtout nous-même qui nous le mettons.

Philippe Schwarz : la langue n’est pas une barrière. Le networking, c’est pas forcément un petit-déjeuner, c’est un match de baseball, etc. S’inclure à tous les niveaux.
Carlos : il faut aussi parler en dollars ! Pour lui c’est pratiquement plus dur pour les français de parler sur le plan de la réalité économique et business. En France on commence par les idées, alors qu’aux US c’est d’abord qu’on va gagner beaucoup d’argent.
Stéphane : il faut non seulement être multilangue, mais surtout multiculturelle : beaucoup plus longue et compliquée à développer. Mettre l’accent sur la compréhension culturelle des valeurs des USA.

Carlos Diaz : aux USA, on a pas besoin de se justifier de ce qu’on est.