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110719 Raising money in the US and in France: an US investors easier than in Europe's?

Raising money in the US and in France: are US investors easier than Europe's ?

19 juillet 2011
 

     Profitant de la présence à Paris de Jack Bays, fondateur du réseau californien de business angels Keiretsu, et de Steve Goodman, qui a fondé il y a dix-sept ans le département Emerging Business & Technology du cabinet d'avocats Morgan Lewis, Olivier Edwards et le groupe REI leur ont proposé de partager leur expérience avec les membres de PME Finance. Le conseil qu'ils donnent aux entrepreneurs est clair: un investissement outre-Atlantique doit être réfléchi comme une véritable implantation sur le territoire.
Jack Bays présente Keiretsu.
 

     Pour de nombreux Français, l'Amérique fait rêver.  «En France, quand on prend un risque, on est mort», déplore par exemple Patrick Roynette (IRTS). Au-delà de l'ampleur des moyens dégagés, les Etats-Unis sont souvent un passage obligé, notamment pour les professionnels de l'Internet: «Malgré l'émergence de New-York dans le capital-risque, si vous n'êtes pas dans  Silicon Valley, vous êtes juste hors compétition», reconnaît Steve Goodman.
Jean Rognetta (PME Finance) et Steve Goodman (Morgan Lewis)
 

     Mais le départ outre-Atlantique reste très difficile pour les entreprises comme pour les investisseurs. Faut-il être américain pour réussir aux Etats-Unis? L'implantation, en tout cas, doit être le fruit d'une vraie réflexion stratégique. Steve Goodman et Olivier Edwards (Morgan Lewis) sont très clairs: une firme ne doit pas partir en Amérique seulement pour lever des fonds. Il faut viser un marché américain, et un marché de taille. «Si vous cherchez juste de l'argent, les investisseurs américains sont déjà présents en Europe», rappelle Olivier Protard (Seventure Partners). Mais il ne s'agit pas non plus de vouloir tout tout de suite; l'investisseur doit souvent modérer les appétits d'une jeune génération trop impatiente.
A droite : Olivier Protard, Seventure Partners
 

     Deuxième condition nécessaire: trouver de bons partenaires sur place-private equity ou business angels, si possible les deux. Pour les motiver, il faut créer un véritable «centre d'action» et relocaliser son siège aux Etats-Unis. Une implantation en Amérique ne peut pas être un simple investissement, ce doit être un véritable départ - la gestion de deux sites est souvent trop difficile pour une PME qui démarre. Olivier Protard rappelle aussi le rôle des hommes d'expérience pour représenter la société: «Il faut choisir quelqu'un que les partenaires vont avoir envie de rencontrer, qui va partager son expérience, sa vision des choses».
     

     Les intervenants ont alors inversé la perspective: comment s'en sortent les investisseurs américains débarqués en territoire français? Pour Patrick Roynette, la présence de l'Etat à tous les niveaux peut déconcerter nos partenaires d'outre-Atlantique. «En France, il faut travailler en sens inverse»: la PME doit d'abord passer par l'incontournable levier public d'Oséo et des outils de CDC.
Jack Bays (Keiretsu) et Patrick Roynette (IRTS)
 

     Au final, il ne faut pas trop accuser les oppositions entre les deux pays: «il y a plus de différences entre la West Coast et l'East Coast qu'entre la West Coast et la France», plaisante Steve Goodman. Les Etats-Unis sont d'abord une terre de diversité. Il n'y a pas que la Silicon Valley, et New York est devenu le nouveau centre du média numérique; mais les deux zones d'activité américaines ont des fonctionnements très différents en matière de représentation, de droit de veto, qu'il faut aussi prendre en compte pour une implantation.