Because entrepreneur is a French word

Actualité

 

Investissements et tendances d’avril 2011

En partenariat avec Capital Finance
 

     Chaque mois, Capital Finance dresse un Baromètre du capital-risque, s’appuyant sur les investissements rendus publics. En avril, la lettre de référence du capital-investissement recense des des deals pour 74,3 millions d’euros, contre 96 millions environ pendant tout le premier trimestre. L’optimisme gagne.

Capital-risque

Société Montant (millions d’euros)
Vergnet 18
Ectycell 12
Mimesis Republic 6,5
Kobojo 5,3
Coach Club 5
Kadrige 3,3
Nanomasters 3,3
Makemereach 3
Up&Net 3
Isocell 3
3999 2,5
Neovacs 2,5
Netbooster 2,3
6PEO 2
CommonIT 1
TigerLily 0,9
KissKissBankBank 0,7


Capital-développement
 

Société Montant (millions d’euros)
SPBT 32,5
Farinia 15
Mediastay 15
Edouard Denis 7
Hélios Stratégia 6
Spigraph 6
Robopolis 4
Total Immersion 3,8
OOdrive 3,5
Thoiry Participations <3
La Part de Rêve 2,5
Le Pape 2,5
Moulinvest 2,1
Plastifrance 2,05
Macc 2
RTGI 1,2
Petite Mendigote 1
Fracabeline <1
Avance Diffusion 0,9

Lire l’article de Franck Moulins (réservé aux abonnés à Capital Finance)

S’abonner à Capital Finance en bénéficiant des conditions spéciales pour les membres de PME Finance.

•     •     •


Structure du financement des PME en France

 

     Les fonds propres constituent de très loin la principale source de financement des PME, qui n’ont que très rarement accès au financement de marché et qui ont vu se réduire l’accès au crédit bancaire. Un lien très direct existe entre les fonds propres et le financement externe, car les PME ont, en règle générale, bien moins de garanties à offrir que les grandes entreprises.

     En conséquence, le taux d’investissement des PME reste structurellement inférieur à celui des sociétés non financières (SNF) de toutes tailles : 10 % contre 14 %. Une étude du Crédit Agricole (1) estime qu’1 Md€ en investissements productifs par les PME génère une hausse de près de 0,5% de l’investissement total des SNF.

     Cela permet au CA d’estimer que les mesures annoncées en octobre 2009 de soutien aux PME, portant sur 2 Md€ via Oséo et le FSI, devraient générer +0,15% de PIB.

     Le même raisonnement semble devoir s’appliquer aux investissements en capital-risque/ capital-développement (2 Md€ en 2007) et via l’ISF PME, qui devrait montrer un potentiel équivalent.

On a, approximativement, en 2009 :

  • Investissement directs ISF PME > 500 M€
  • Holdings ISF PME > 240 M€
  • Collecte FIP-FCPI : ± 1,3 Md€, soit 845 M€ sur la base d’un ratio moyen de 65%.
  • Pas de mesure précise pour les investissements FCPR en capital-risque+capital-développement. On peut estimer l’ordre de grandeur 2007 à 1Md€±20%, par différence entre les statistiques Afic et l’allocation FIP-FCPI

 (1) France : 2Md€ pour les PME = +0,15% de PIB, O. Bizimana, O. Eluère, A. Lacan, in Econews n°138, déc 09

 

•     •     •

 

ISF PME et désintermédiation

 

     Il existe une exception française du private equity. A la faveur de la crise, les dispositifs d’appel public à l’épargne, et particulièrement les mécanismes de défiscalisation de l’ISF, ont pris partiellement le relais des investisseurs institutionnels. Ainsi, au premier semestre 2009, les dispositions ISF PME de la loi Tepa ont généré un apport d’environ un milliard d’euros aux PME, contre cinq cents millions de nouveaux fonds de capital-risque (100 M€) et de capital-développement/LBO (400 M€).
Plus de 100 000 foyers fiscaux sont concernés, sur environ 500 000, mais le potentiel de développement reste très important : à peine 19 % de l’assiette fiscale est touchée. S’y ajoutent les dispositions de défiscalisation de l’IRPP : 635 M€ en décembre 2008, pour environ 100 000 souscripteurs.
Un mouvement de désintermédiation s’est mis en marche, porté par la très forte incitation à l’investissement direct de la loi Tepa (75 % contre 25 %-35 % pour les FIP-FCPI), mais pas seulement : une offre de souscription directe dans l’optique de l’avantage Madelin-Dutreil (2) commence à se structurer, profitant du chemin ouvert par l’offre ISF.
     Il faut reconnaître que ce mouvement est sans doute accentué par la défiance qu’inspirent les professions financières depuis le début de la crise – un phénomène que la rentabilité des fonds, la plupart du temps décevante, ne fait que renforcer. Les initiatives contenues dans les récentes propositions de loi Arthuis peuvent être comprise comme un symptôme d’un glissement plus profond de l’intermédiation vers l’investissement direct. Si elle se confirme, cette tendance porte deux risques assez alarmants :
1- La perte de savoir-faire. La réduction de la collecte, aggravée par des mesures comme l’accélération du délai d’investissement imposée à certains fonds (3) et la restriction du carried interest (4), pourraient induire les équipes qui ont su servir un retour positif à leurs souscripteurs (Axa, BNP, Seventure) à quitter le marché. En règle générale, les conditions actuelles ne semblent guère propices pour attirer des professionnels de haut vol vers le capital-risque et l’innovation ou, dans une moindre mesure, vers le capital-développement.
2- Le « risque Pons » : en 1986, la loi Pons a eu pour résultat, outre-mer, de générer des projets immobiliers inaboutis, décevants aussi bien pour leurs souscripteurs que pour le développement local. Si des mécanismes de structuration de l’investissement direct ne sont pas mis en place, on peut craindre un semblable effet sur les PME en France. Au lieu de contribuer à structurer un Mittelstand à la française, la « manne ISF » se sera dispersée dans des projets sans avenir (ou des montages ad hoc). 
 

(2) Article 199 terdecies-0 A  du Code général des impôts

(3) Reprise de la PPL Arthuis par l’Article 885-0 V bis III-1,c du Code général des impôts, Loi n°2009-1673 du 30 décembre 2009

(4) Article 150-0 A du CGI reprenant l’amendement Arthuis, Loi n°2009-1673 du 30 décembre 2009