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AEFE résumé conclusion

 

Assises Européenne du Financement des PME

     Lundi 24 juin 2014 - Centre de conférences Pierre-Mendès-France

 

Conclusion de Jean-Pierre Jouyet, président du conseil d'administration de bpifrance 

(résumé de l'intervention*)

Gardons à l'esprit que l'entrepreneur est le premier financier de son entreprise.

Nous sommes en train de surmonter le complexe habituel des Français, partagés entre le modèle allemand et le modèle américain car nous allons vers un modèle qui ne se construit plus sur le plan national. Depuis la mise en place du plan pour la croissance et l'emploi par le Conseil européen de l'an dernier, les institutions communautaires mettent en effet en place des synergies avec les banques publiques nationales.

La BEI va ainsi mobiliser 1,2 milliards d'€ dans des opérations conjointes avec bpifrance. Le lancement de bpifrance, du PEA-PME, du crédit d'impôt compétitivité-emploi montre une réelle volonté de se focaliser sur le financement des PME. Le crédit d'impôt compétitivité emploi a vu déjà 3.000 entreprises demander des préfinancements pour 500 millions d'€. La BPI est un facteur de simplification du fait de sa stratégie territoriale (régionalisation) et du guichet unique. Quant au PEA-PME, il va permettre d'orienter l'épargne en action vers les PME non cotées à hauteur de 1,25 milliards d'€. N'oublions pas non plus le lancement du fonds obligataire PME-ETI qui réunit, à coté de la Caisse des dépôts, 17 assureurs et devrait collecter en faveur des entreprises innovantes entre 800 millions et un milliard d'€.

L'innovation a été un des mots clés de cette journée. Comment faire en sorte que les grandes et les petites entreprises travaillent ensemble ? L'orateur rappelle que, comme directeur du Trésor, il avait relevé la grande différence entre la France et l'Allemagne. Dans ce dernier pays, la solidarité est grande entre grands groupes, sous-traitants et PME. En France, on se souvient de cette société d'innovation rachetée par les Américains alors que les grands groupes français ne s'étaient aucunement manifestés.

Vis-à-vis des PME, il faut une solidarité générale: grands groupes, l'Etat, les collectivités territoriales.

Le financement des PME passe par la diversification des circuits de financement et une certaine désintermédiation rendue nécessaire du fait du renforcement des critères de solvabilité et de rentabilité des banques. On sait que le capital investissement n'est pas suffisamment développé. D'autres solutions sont en vue, comme la titrisation des créances privées. Quant au financement par la bourse et les marchés, il peut être complémentaire, car il permet d'asseoir la crédibilité des entreprises. Reste que la profitabilité d'une introduction en bourse continue d'être une interrogation en terme de coût et de rendement. Dans ce contexte le lancement, le 23 mai dernier, de la bourse des PME, Enternext, est une nouvelle intéressante.

Les décideurs institutionnels doivent accompagner au mieux les entreprises dans ces circuits de financement diversifiés. Ce sera une des fonction de bpifrance et de la CDC à travers le fonds obligataire PME-ETI. Les deux institutions joueront ainsi le rôle de catalyseur de financement.

 

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* Résumé préparé par Daniel Vigneron, directeur de la publication de Myeurop.info