Because entrepreneur is a French word

AEFE résumé introduction

 

Assises Européenne du Financement des PME

     Lundi 24 juin 2014 - Centre de conférences Pierre-Mendès-France

 

Ouverture par Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances

(résumé de l'intervention*)

La zone euro est confrontée à deux défis:

  • relancer sa croissance en berne, un an après l'adoption du Pacte pour l'emploi et la croissance;
  • retrouver les chemins de la convergence, le risque d'une Europe à deux vitesses étant une ombre projetée sur la solidarité européenne.

Une des clés pour répondre à ses deux défis, c'est de remettre d'aplomb le financement de l'économie européenne et, en particulier, celui des PME.

Car les PME constituent le cœur du tissu productif. Mais leurs sources de financement sont trop peu diversifiées avec une dépendance quasi-totale au financement du secteur bancaire et elles souffrent particulièrement de la situation actuelle. Elles empruntent à taux très avantageux en Allemagne, mais les banques ont resserré les conditions de crédit en Italie et en Espagne.

La France a la volonté d'annoncer des solutions nouvelles. Les pistes sont de deux ordres:

  • réduire la dépendance aux financements bancaires en diversifiant les sources de financement des PME. Le modèle européen ne va pas se renverser du jour au lendemain, mais il faut se préparer collectivement à la désintermédiation;
  • aider les banques à prêter par des mécanismes de garantie. En France la Banque Publique d'Investissement est un modèle sur lequel il est nécessaire de bâtir car, lorsque le marché ne peut répondre aux besoins, l'intervention des banques publiques est nécessaire.

Le ministre expose trois convictions:

  • Seule l'Union bancaire apportera la réponse nécessaire à la fragmentation bancaire dont souffre l'Europe après la crise.
  • Dans une situation difficile, il faut être ambitieux, les Etats doivent accepter de prendre des risques. A cet égard, l'augmentation du capital de la BEI nous donne un important réservoir de ressources.
  • Il faut un continuum entre le niveau national et le niveau européen pour utiliser les deux leviers. La signature de la convention entre la BEI et bpifrance est à cet égard importante et en droite ligne avec la loi qui a créé bpifrance qui prévoyait explicitement ce partenariat. Il s'agit de renforcer l'effet de levier réciproque des deux institutions. La BEI mobilise 1,2 milliard d'€, dans des opérations conjointes avec bpifrance, en faveur des TPE, PME et ETI françaises dans des opérations de prêt, de garantie ou de fonds propres. Cette convention fait suite à celle signée il y a deux semaines entre la BEI et la Caisse des dépôts.

C'est dans cette élaboration en commun que nous retrouverons la voie de la croissance

Le ministre se réjouit enfin qu'une partie de cette journée soit consacrée à la problématique de la  transmission de la politique monétaire en Europe.

 

Introduction par Werner Hoyer, président de la BEI

(résumé de l'intervention*)

Le moment est crucial pour l'avenir de l'Europe. La relance du financement des PME est en effet un défi politique majeur car l'emploi européen émane des PME. Or les banques réduisent leur niveau d'endettement et la taille de leur bilan. Il convient d'aborder ce vaste problème en mettant l'accent sur sa dimension humaine.

Chaque jour, on entend parler de plans sociaux, de pertes d'emplois, de rêves brisés pour les entrepreneurs. A présent, les banques font payer plus cher le crédit qu'elles accordent. Une relance du crédit est donc nécessaire et la BEI y contribue pleinement. Mais une institution dotée d'un bilan de 500 milliards d'euros ne peut à elle seule tout relancer, d'autant qu'elle doit conserver son excellente notation de crédit. 

Les 10 milliards d'euros d'augmentation de capital versé en début d'année ont permis d'augmenter de 40% des activités de prêt. On peut en observer les résultats concrets: sur les cinq premiers mois de 2013 (comparés à 5 mois 2012), le volume des prêts signés s'est accru de 57%. Concernant les PME, notre objectif de 13,6 milliards d'euros en 2013 est en train d'être révisé à la hausse. 

Mais il faut aller plus loin. La cohérence et la synergie entrer les soutiens nationaux et ceux de la BEI aux PME sont essentiels. C'est dans ce but que nous signons aujourd'hui l'accord avec bpifrance. 

Que fait la BEI dans les pays en difficulté ? Elle a pu y accroître le volume des prêts et mettre en place de nouveaux produits. Par exemple, le mécanisme de financement du commerce extérieur grec mis en place le 12 juin dernier devrait contribuer à mobiliser jusqu'à 1,5 milliard d'€ pour les entreprises ce pays. Par ailleurs, la mise en place, dès mars 2012, d'un fonds de garantie avec des ressources des fonds structurels a permis de financer des opérations de prêts aux entreprises grecques à hauteur de 15 milliards d'€ et de renforcer la confiance des banques dans ce pays. 

L'impact de ces programmes - notamment les prêts concernant les infrastructures, l'efficacité des ressources ou l'économie de la connaissance - sur la création  ou la préservation d'emplois est significatif puisque, pour 2013, un demi-million d'emploi directs seront créés tandis que deux millions seront préservés tous les ans.

Cela fait sept trimestres d'affilée que les investissements reculent en Europe et les marchés du crédit restent très fragmentés en Europe au point que le niveau des taux d'intérêt ne résulte plus seulement de la solvabilité de l'emprunteur mais aussi de sa localisation géographique, ce qui va à l'encontre des principes mêmes de l'Union monétaire. 

Il est donc essentiel de continuer à joindre nos efforts pour que les ressources adéquates soient effectivement acheminées vers l'économie réelle. A cette fin, la BEI est en contact étroit avec la Commission européenne et la BCE pour que le panachage des ressources BEI et des fonds européens renforce les effets de levier des interventions de la banque là où elles  sont les plus nécessaire. 

Retour au compte rendu

* Résumé préparé par Daniel Vigneron, directeur de la publication de Myeurop.info