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121225 Quand les pigeons jouent au ping-pong

Quand les Pigeons jouent au ping-pong


Le printemps 2013 s’annonce très riche de mesures en faveur des PME: à la suite du rapport Berger-Lefebvre et des Assises de l'Entrepreneuriat organisées par le ministère des PME, un train de mesures devrait être mis en oeuvre. Parmi elle, le PEA-PME, dont l’idée provient des travaux du groupe Bourse et PME, qui avait évoqué aussi en 2011 la création d’une Bourse spécifique pour les PME. Il faut espérer qu’elles compenseront les effets négatifs du nouveau régime d’imposition des plus-values mobilières. La polarisation qui s’est installée sur ce qui aurait dû être une mesure technique, le ping-pong autour des Pigeons (*), a conduit l’UMP à appuyer au Sénat la gauche de la gauche, à braquer les organisations professionnelles les unes contre les autres... et, in fine, à l’adoption de l’article 6 du projet de loi de finances dans une forme encore défavorable, notamment, aux entrepreneurs de la santé et des industries très capitalistiques, aux business angels, aux actionnaires familiaux et à l’intéressement des salariés. Après avoir tâché de favoriser le dialogue et l’unité,  PME Finance continue de se faire l’écho des entrepreneurs, dont nous rendons publiques ici les analyses et les réactions.


Analyses d'entrepreneurs sur l'article 6 de la loi de finance

novembre 2012

Les trois fondateurs d'Eye Tech Care, start-up médicale, réagissent. L'un possède 14% de parts, les deux autres 7%. En cas de cession, l'un sera imposé à 35%, les deux autres à 62%. "C'est une aberration, nous avons tout donné dans cette entreprise. Et je n'ai pas donné deux fois plus qu'eux" réagit le PDG, Fabrice Romano.

Fabrice Romano, Philippe Chapuis, Laurent Farcy : de chaque côté du seuil des 10% de détention du capital

 

     Cofondateur des Laboratoires Narval et aujourd'hui lancé sur un nouveau projet de création d'entreprise dans le domaine de la santé, Fabrice Paublant détaille comment la loi de finances va affecter l'afflux de liquides vers les start-up: "Je vois deux impacts. Le premier concerne nos futurs business angels qui ne vont plus vouloir prendre le risque de financer des entreprises innovantes dans la santé. Le deuxième est plus personnel. Pour développer une molécule contre le cancer, il faut faire appel à beaucoup de financements. Il est donc fort probable que mes associés et moi passions sous la barre des 10%. Et là, je serai donc considéré comme un actionnaire spéculateur ?"

Fabrice Paublant: un frein à la création d'entreprises

     Thierry Rouquet, PDG d'Arkoon Network Security, évoque les impacts négatifs de la loi de finances sur le développement de l'entreprise. "Je suis rentré dans le capital d'Arkoon il y a 8 ans, la règle des 10% pourrait m'amener à prendre des décisions en faveur de mon patrimoine qui seraient contraires au développement de l'entreprise (...) Pour développer mon entreprise, j'ai besoin de talents, de personnes clés. Elle vont être difficiles à attirer sans les instruments financiers qui me permettent de les intéresser au capital."

Thierry Rouquet : un conflit d'intérêts pour l'entrepreneur

      S'ils sont taxés de façon importante sur leurs plus-values, pourquoi les fonds d'investissement resteraient-ils en France ? questionne Bernard Gilly, ancien PDG de Fovea Pharmaceuticals et aujourd'hui de quatre start-up dans la santé. "La recherche française génère de l'innovation mais, situation extraordinaire, nous allons finir financés par des fonds qui seront basés à l'étranger et qui réaliseront des plus-values à l'étranger (...) J'ai cru discerner dans le rapport Gallois et le discours du Président de la République qu'on voulait faire des sciences du vivant un domaine prioritaire ? Eh bien faisons le jusqu'au bout et cessons de faire des choses qui sont de nature à tuer notre secteur."

Bernard Gilly, vers une réalisation des plus-values à l'étranger

 

        Hervé Priouzeau, responsable de service chez nomadvance, dénonce la loi de finance 2013 : un projet qui ne reflète pas la réalité de l'entreprise. "Prenez notre PDG actuel, auteur du succès que nous avons rencontré dernièrement, avec seulement 7,3% de parts, il sera pénalisé." 



  Hervé Priouzeau : "La loi crée des disparités dangereuses entre associés actifs" 
 

  (*) Les pigeons jouent rarement au ping-pong, sauf ici :