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Petit-déjeuner thématique

Comment lever 700 millions d'euros : SolaireDirect peut-il faire des émules?                 

Le 2 juillet 2013 à Paris

En juin 2013, Solaire Direct a annoncé avoir réuni 156 millions d'euros supplémentaires pour des projets solaires en France, en Afrique du Sud et en Inde. Elle compte désormais parmi ses investisseurs BlackRock, le plus grand asset manager mondial.

Depuis sa création en 2006, cette start-up française a levé au total environ 700 millions d'euros et créé les premières centrales photovoltaïques concurrentielles sans subventions. Elle produit de l'électricité à 10 centimes du KWh en Inde, et même 8 centimes dans certaines installations, se mesurant directement aux prix du gaz, du charbon, de l'éolien, du nucléaire. Devenue une ETI internationale, Solaire Direct est aussi l'une des rares sociétés d'énergie solaires à être restée rentable l'an dernier, malgré la crise du secteur. 

Plusieurs questions se posent à elle désormais – et à nous tous: 

• comment financer le déploiement photovoltaïque, trois fois plus gourmand en capitaux que le gaz? 
• le modèle de financement hybride de Solaire Direct, à mi-chemin du capital-investissement et du financement de projets, peut-il faire école? assiste-t-on à l'embryon d'une nouvelle classe d'actifs?
• à quelles conditions les marchés financiers peuvent-ils offrir une sortie aux capital-risqueurs qui ont misé sur la start-up? 
• les subventions et tarifs préférentiels de rachat des années passées ont-ils favorisé l'événement du marché ou au contraire précipité la crise actuelle? que penser de la diatribe protectionniste engagée entre l'Union Européenne et la Chine sur l'industrie solaire? 

Pourquoi BlackRock et d'autres sociétés d'investissement ont-elles choisi d'investir de pareilles sommes dans les projets d'une start-up créée en 2006 ? « C'est la conjonction de deux choses : la constitution d'actifs parfaitement identifiables qui non seulement s'inscrivent dans la durée mais qui peuvent également être déployés très rapidement.» répond son président, Thierry Lepercq : Résultat : le solaire « s'apprête à connaître un développement que très peu de gens imaginent (...) Notre modèle associe ainsi des investisseurs sur le long terme à des actifs qui vont prendre de la valeur sur une longue période : on assiste-t-on à la naissance d'une nouvelle classe d'actifs. » Eric Lecomte, directeur énergie et environnement de la CDC, revient sur le financement du projet Solaire Durance. « Notre conviction est que la richesse d'une entreprise, c'est non seulement de faire du service mais aussi de disposer d'actifs, des actifs réels qui inspirent la confiance.... Et une des grandes discussions qu'on a eu lorsqu'on a créé Solaire Durance a été de dire : il faut immédiatement se structurer avec des contrats d'exploitation, de construction. Tout est écrit et ce qu'on a écrit on l'a fait. Ça c'est l'aspect confiance qu'on développe ensemble. » Accompagnement et effet de levier par la confiance et par la structuration... les recettes du succès ?     Biographies Thierry Lepercq, président et co-fondateur de Solaire Direct Diplômé de HEC, Thierry Lepercq a co-fondé SolaireDirect en 2006, après coordonné les travaux du Réseau Innovation Energie, réunissant de grands énergéticiens et des capital-risqueurs. Après une carrière de banquier d’affaires dans le secteur des hautes technologies (Bankers Trust, Banque Arjil, Oddo), il monte en 1999 NetsCapital, le premier établissement financier dédié aux sociétés de technologie. En 2003, il fonde Novatio Partners, un cabinet de conseil spécialisé dans l’innovation dans le secteur de l’énergie. Il est membre du conseil d'administration de PME Finance. Eric Lecomte, directeur du département énergie et environnement de la Caisse des Dépôts Eric Lecomte est à l’origine de la création, en 2008, du Département Investissement dans les énergies renouvelables et gère le portefeuille d’investissements de la CDC dans ce secteur, qui s’élevait à fin 2011 à 193 M€ engagés et 258 MW raccordés. Ancien responsable d’investissement dans une Société de Développement Régional de Lorraine, puis responsable du financement d’entreprises à Paribas, et enfin responsable structuration d’entreprises chez CDC PME, il rejoint en 2001 les équipes d’investisseurs de la Caisse des Dépôts, et devient responsable du Département Participations.