Because entrepreneur is a French word

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« Créer en France un leader mondial : le cas de Critéo »

Le 17 janvier 2013

Après avoir débuté sa carrière dans l'informatique et les télécoms, Jean-Baptiste Rudelle crée une société spécialisée dans le call-back dès 1995. et quelques années plus tard, K-mobile, pionnier français du téléchargement de logos et sonneries sous la marque Kiwee, revendue à American Greetings. Après un break de quelques mois consacré à ses projets personnels, Jean-Baptiste Rudelle relance en 2006 une nouvelle société, Critéo, spécialisée dans le marketing comportemental. Cette dernière réalise actuellement plusieurs centaines de millions de chiffre d’affaires à travers le monde, emploie 700 personnes et commercialise sa solution auprès de 3 000 annonceurs.
Criteo fait ainsi partie du très petit nombres d'entreprises françaises qui a réussi développement à l’international, en s’installant aux Etats-Unis. Jean-Baptiste Rudelle nous fait bénéficier de son retour d’expérience en répondant aux questions du capital-risqueur Frédéric Halley de NextWorld Capital et Anne-Hélène Nicolas d’Innovatys Consulting, rapporteur du groupe Relation Entrepreneurs-Investisseurs:

  • Quels sont les clés du succès de l’expansion internationale pour une entreprise du numérique?
  • Quels sont les modèles de développement possibles?
  • Les Etats-Unis sont-ils (toujours) l’Eldorado aujourd’hui?
  • Quand prendre la décision de s’y développer?
  • Comment organiser une implantation réussie?
  • Quels sont les écueils à éviter?
Jean-Baptiste Rudelle (Critéo)

Diplômé de Supelec et de l'Imperial College de Londres, Jean-Baptiste Rudelle revient sur les clés du succès de l'expansion internationale pour une entreprise du numérique : « Il est important de voir ce qu’on attend de son investisseur en plus de l'argent: du networking. (...) Pour ma série D, cela n'avait aucun intérêt de prendre des fonds français: l'argent c'est de l'argent, mais je n'avais plus besoin de réseau en France ».
Jean-Baptiste Rudelle aborde ensuite les modalités d'insertion dans son marché, les bannières sur Internet: «A l'époque, il n'y avait pas de barrières à l'entrée pour ce type de marché et les investissements technologiques étaient faibles. Notre grande nouveauté a été d'imposer une approche purement technologique, avec prise de risque en vendant uniquement de la performance. »

Frédéric Halley, capital-risqueur chez NextWorld Capital, fait état des difficultés pour les start-up européennes d'accéder à une visibilité internationale: dès que le succès est au rendez-vous, le rachat par des entreprises américaines est immédiat: cela a été le cas de Kelkoo, par exemple, ou de la première aventure de Jean-Baptiste Rudelle, Kiwee.

Frédéric Halley (NetWorld Capital)

 

Mais le monde a changé ces cinq dernières années. Il est devenu relativement classique pour les investisseurs américains de racheter une partie des actions des fondateurs, les mettant ainsi à l'abri du besoin en attendant l'introduction en Bourse ou la cession industrielle au moment le plus favorable.

Le maillon faible du système français par rapport à Silicon Valley, selon Frédéric Halley, ne tient pas au financement: selon lui, il réside dans le trop petit nombre de chefs de produits expérimentés en France. Les ingénieurs de l'Hexagone perdent ainsi la possibilité de vendre efficacement leurs créations dans le monde.