Le soutien des investisseurs face aux grands groupes
Le soutien des investisseurs face aux grands groupes
Face à un CAC 40 indétrônable, le président du Conseil National du Numérique déplore le manque d'entreprises de taille intermédiaires (ETI) en France. D'après ses chiffres, 10 % des ETI indépendantes ont disparu entre 2006 et 2009. Les PME se vendent trop rapidement aux grands groupes: la faute à une certaine frilosité économique?
La vente n'est pourtant pas sans risque. Eric Marcellin-Dibon était venu porter un avertissement: après trois ans d'autofinancement, sa société, Microoled, a envisagé le rachat. Une maison-mère a repris la majorité des parts en visant un rachat total ultérieur; mais un an après, elle est revenue sur sa décision. L'entrepreneur garde aujourd'hui des millions en jeu... Heureusement pour lui, la société se porte bien.
Eric Marcellin-Dibon (Microoled) : un revirement de la maison-mère |
La question du contrôle de l'entreprise reviendra donc sur toutes les tables. Certaines PME n'ont pas le choix: elles doivent immédiatement s'introduire en Bourse pour disposer d'un capital suffisant. C'est le cas notamment dans le domaine des biotechnologies: Selectis est entré sur Alternext en 2007 pour lever 25 millions d'euros. Pourtant Marc Le Bozec n'a pas perdu le contrôle de sa société: les fondateurs du projet - dont un Business Angel et des fonds d'investissement - ont constitué un «noyau dur» pour maintenir le cap stratégique. Contre un rachat sauvage, l'investisseur peut devenir un allié précieux.
Marc Le Bozec (Cellectis): «constituer un noyau dur» |
L'enjeu est aussi international: la vente aux Etats-Unis est devenue une opportunité incontournable pour le secteur des technologies. Gilles Babinet aimerait pouvoir lutter contre ces départs outre-Atlantique. Aux politiques de favoriser l'émergence de champions nationaux... Le Conseil National du Numérique travaille entre autres sur la question du venture et du funding, pour favoriser le développement d'une liquidité européenne. Gilles Babinet préconise aussi le développement de clusters, et une revalorisation de l'enseignement professionnel: lorsqu'il a monté Musiwave en 2000, il a eu énormément de mal à recruter du personnel compétent.
Après le café, le bilan de la réunion reste nuancé, voire contradictoire. Les approches sont différentes selon les profils, selon les domaines; mais le repas aura permis aux entrepreneurs de confronter leurs opinions dans la bonne humeur. Tous auront avancé dans leur réflexion, chacun à leur manière... Et ils auront surtout appris à se connaître.
Les cinq entrepreneurs du dîner PME Finance: de belles rencontres et de nouvelles solutions |
Pour Gilles Babinet, la réussite d'une acquisition, c'est d'abord un bon relationnel avec le partenaire stratégique. On ne s'en fait pas pour nos convives: les discussions allaient bon train et ont fait circuler les cartes de visite. Le dîner aura aussi permis à de jeunes entrepreneurs de développer leur réseau, et de profiter des conseils de professionnels plus chevronnés.